Le regarder en streaming ou le sauter ?

Un film original de Netflix India, Qala est le deuxième film de la scénariste et réalisatrice Anvita Dutt. Le premier film de Dutt Bulbbul est également sorti via Netflix et est centré sur les problèmes des femmes dans l’Inde ancienne. Qala déplace le cadre de l’Inde des années 1930, mais vise à aborder des thèmes similaires. Y parvient-il ?

QALA: LE REGARDER OU LE LAISSER TOMBER ?

L’essentiel : Qala (Tripti Dimri) est née d’une légende de la musique Urmila (Swastika Mukherjee), bien que les deux aient une relation ténue après que le frère jumeau de Qala soit mort-né. Au fil des ans, Qala se forme à la musique classique aux mains de sa mère, mais rien de ce qu’elle fait ne semble suffire à satisfaire Urmila. Un jour, un collègue musicien amène un orphelin à la voix cristalline nommé Jagan (Babil Khan, le fils de feu Irrfan Khan) pour qu’il étudie avec Urmila et celle-ci s’entiche immédiatement de lui – l’adoptant essentiellement – au grand dam de Qala. La carrière prometteuse de Jagan est interrompue par une mystérieuse maladie, et Qala en profite pour lancer sa propre carrière, mais elle perd sa mère et elle-même dans le processus.

Qu’est-ce que ça vous rappellera ? Le côté sombre de l’art et de l’obsession de la perfection, associé à un cinéma qui joue avec la paranoïa et la psychose, vous rappellera… Black Swan.

Une performance qui vaut la peine d’être vue : Swastika Mukherjee dans le rôle d’Urmila est à la fois dominatrice et détestable, et aimante et encourageante. Mukherjee maîtrise la fine ligne d’un amour conditionnel avec une facilité qui vous fait comprendre pourquoi Qala est si fragile.

Dialogue mémorable : Dans l’Inde des années 30, époque à laquelle se déroule ce film, les femmes n’avaient pas beaucoup de possibilités dans la vie. Lorsque la carrière musicale de Qala semble lui échapper, Urmila la marie. Le prétendant de Qala essaie de faire la conversation. « Alors tu aimes la musique ? » Elle répond sincèrement – car c’est la raison pour laquelle elle ne se sent pas digne de l’amour de sa mère, même si la maîtrise de cet art la consume. « Non, je déteste ça. »

Le sexe et la peau : Rien de classé X ici.

Notre prise : Qala est autant une méditation sur l’éducation des enfants et les opportunités des femmes que sur le perfectionnisme dans l’art, et le film équilibre habilement ces trois idées. Le mauvais traitement infligé par Urmila à Qala, que l’on peut voir immédiatement après la naissance de Qala et le fait qu’Urmila soit informée de la mort de son petit garçon pendant tout le reste du film, met en place son personnage fragile qui atteint la perfection parce que tout ce qu’elle veut vraiment, c’est être vue. Le rêve de Qala n’est pas vraiment d’être musicienne ; elle s’y efforce uniquement parce qu’elle cherche à être acceptée par sa mère, qui ne la lui donnera jamais car elle la considère comme une « courtisane ».

La réalisation est captivante, car la scénariste et réalisatrice Anvita Dutt utilise une variété d’angles pour transmettre la détérioration de l’image de soi et de la perception de la réalité de Qala. Les décors sont à la fois ternes et luxuriants, dépeignant une certaine royauté des milieux huppés des années 1930, et la musique est d’une beauté obsédante.

J’aurais aimé que l’on consacre plus de temps au développement de la relation entre Qala et Jagan, car en l’état actuel des choses, la représentation est uniquement colorée par la jalousie de Qala. Si, en tant que spectateurs, nous avions mieux compris comment ils interagissent l’un avec l’autre et quels sont leurs liens, le coup de poing final aurait eu encore plus d’impact. La performance centrale de Dimri a également vacillé à mes yeux, car elle a parfois du mal à dépeindre Qala comme une fille soumise et une femme qui veut atteindre ses objectifs à tout prix.

Même si la fin est prévisible, ce film, comme Black Swan avant lui, vous y penserez même après le déroulement du générique.

Notre appel : STREAM IT. Avec une histoire captivante et une musique magnifique, Qala vaut le coup d’œil.

Radhika Menon (@menonrad) est un écrivain obsédé par la télévision basé à Los Angeles. Son travail est apparu sur Vulture, Teen Vogue, Paste Magazine, et plus encore. À tout moment, elle peut ruminer longuement sur Friday Night Lights, l’université du Michigan et la parfaite part de pizza. Vous pouvez l’appeler Rad.


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