Stream ou Skip ?

On a l’impression que toutes les époques du 19e siècle en Angleterre ont été nettoyées en ce qui concerne les drames en costumes à l’eau de rose. Dans une nouvelle série diffusée sur BritBox, nous visitons la ville à l’époque géorgienne, et la vapeur a plus à voir avec une ancienne personne réduite en esclavage qui devient servante et entame une romance torride avec la maîtresse de maison.

Coup d’envoi : « 17 février 1826 ». Une femme embrasse la femme endormie à côté d’elle.

L’essentiel : Frannie Langton (Karla-Simone Spence) dormait souvent à côté de la maîtresse de maison, Madame Marguerite Behnam (Sophie Cookson), car depuis un an que Frannie travaillait au domaine Benham, elles étaient devenues amoureuses l’une de l’autre. Mais cette nuit-là, Linux (Pooky Quesnel), le directeur de la maison, fait irruption avec des policiers et jette la couverture. Il s’avère que Marguerite et son mari, George Benham (Stephen Campbell Moore), sont morts et que Frannie est accusée de leur meurtre.

Alors qu’elle est assise dans une cellule, un avocat nommé William Pettigrew (Henry Pettigrew) vient lui rendre visite ; il dit que « la Société » s’intéresse à son cas. Elle lui dit qu’elle en a assez que des gens comme lui lui disent qui elle est. Son histoire n’est pas une histoire de meurtre, c’est une histoire d’amour. Et ce n’est pas une histoire d’esclave, loin s’en faut.

Après sa rencontre, elle boit le sédatif qu’il lui a donné et nous l’entendons raconter son histoire. Douze mois plus tôt, elle a choisi de suivre son maître, John Langton (Steven Mackintosh), de la Jamaïque à l’Angleterre après l’incendie de son domaine. Elle le connaît mieux que quiconque et, lorsqu’ils arrivent au domaine de Benham, elle est alarmée par la décision de Langton de la laisser derrière lui pour travailler comme servante pour la famille. Linux la traite d’ »impudente » et l’enferme dans l’arrière-cuisine la première nuit pour l’empêcher de partir.

Langton et Benham travaillent ensemble à des expériences sur l’anatomie et le comportement humains, dont Frannie est l’un des sujets. Mais à ce stade, Benham cherche à prendre ses distances avec Langton et n’accepte qu’à contrecœur de l’aider à se remettre sur pied. Cependant, Frannie en sait plus qu’il ne le pense sur son implication dans les expériences, et le fait d’être en sa présence, de travailler dans sa maison, « était presque trop dur à supporter », dit-elle en voix off.

Alors qu’elle discute de son sort avec son amie Sal (Amarah-Jae St. Aubyn), nous constatons que Frannie et Marguerite ont tout de suite été attirées l’une par l’autre, la maîtresse de maison donnant à Frannie un accès qui a irrité Linux. De plus, le mariage des Benham était plus ou moins un simulacre, et lorsque Marguerite se promène dans la cuisine tard un soir, elle encourage les domestiques à danser, renforçant ainsi son lien avec Frannie.

Photo : AMY BRAMMALL/BritBox

Quelle émission vous rappellera-t-elle ? Les confessions de Frannie Langton semble être une version britannique de Les Liaisons dangereuses, du moins en ce qui concerne le ressenti des deux séries.

Notre avis : Sara Collins adaptée Les Confessions de Frannie Langton d’après son propre roman de 2019, et comme la plupart des drames historiques, il a fière allure. Il est également porté par la performance principale de Karla-Simone Spence dans le rôle de Frannie Langton, qui communique la force de Frannie face à une société où elle est censée être soumise.

Elle arrive en Angleterre en tant qu’esclave qui, d’une manière ou d’une autre, est devenue dévouée à son propriétaire, puis est devenue une servante qui n’a jamais accepté la place qu’on lui a attribuée, malgré diverses humiliations, comme celle de George Benham qui lui ordonne de laisser tomber une partie de ses cheveux pour qu’il puisse les tondre « pour la science ».

La façon dont l’histoire est construite pour la télévision n’est pas particulièrement cohérente. Par exemple, lorsque Sal vient dans la cellule de Frannie, nous n’avons aucune idée de qui elle est ni pourquoi elle est autorisée à rendre une visite prolongée à Frannie alors qu’elle est enfermée. On a l’impression que l’histoire aurait pu être racontée de façon plus linéaire, sans la voix off de Frannie, pour montrer ce qu’était sa vie avec Langton en Jamaïque, à travers sa romance torride avec Marguerite.

Il aurait même été possible de commencer par la mort des Benham et de revenir en arrière ; c’est l’un des cas où une ouverture in media res aurait bien fonctionné. Mais le fait de sauter en avant et en arrière et d’assembler les choses avec une voix off qui n’a pas d’ancrage particulier par rapport à ce qui est à l’écran est déconcertant.

Le sexe et la peau : Bien sûr, il y aura beaucoup de romance entre Frannie et Marguerite ; nous voyons un extrait des deux se baignant ensemble. Mais il n’y a pas de nudité flagrante dans le premier épisode.

Le coup d’envoi : Frannie s’arrête à la porte de la chambre de Marguerite tard dans la nuit ; Linux la regarde avec colère.

L’étoile du sommeil : Pooky Quesnel est menaçante comme il se doit dans le rôle de Linux, et nous nous demandons dans quelle mesure elle est impliquée dans la mort des Benhams.

La réplique la plus pilote : « Marguerite dit à Frannie qu’elle préfère qu’on l’appelle « Madame », et non pas le titre que les domestiques britanniques donnent à leurs maîtresses.

Notre appel : STREAM IT. Les confessions de Frannie Lanington réussit grâce à la performance de Karla-Simone Spence, malgré une narration décousue qui laisse les spectateurs dans l’ignorance de certains aspects de l’histoire.

Joel Keller (@joelkeller) écrit sur la nourriture, les loisirs, l’éducation des enfants et la technologie, mais il ne se fait pas d’illusions : c’est un accro de la télévision. Ses articles ont été publiés dans le New York Times, Slate, Salon, RollingStone.com, VanityFair.com, Fast Company et ailleurs.


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